chaussée

chaussée

chaussée [ ʃose ] n. f.
chaucie fin XIIe; lat. pop. (via) °calciata « (voie) chaussée », de calceare, ou « pavée de chaux »
1(XIIIe) Élévation de terre servant à retenir l'eau. digue, levée, remblai, 1. talus. Chaussée d'étang. Chaussée de retenue.
2(1690) Levée de terre, talus servant de chemin. Chaussée dans un marais, un marécage. Chaussée sur pilotis.
3Partie principale et médiane d'une voie publique. route, 1. rue. Chaussée et trottoirs; chaussée et bas-côtés. Chaussée empierrée ( macadam) , pavée, goudronnée. Bandes, ralentisseurs d'une chaussée. Chaussée défoncée, bombée, déformée, glissante. Rouler, marcher sur la chaussée. Traverser la chaussée. « Ils occupaient la chaussée et les trottoirs, laissant à peine le passage aux voitures » (Romains). Ponts et chaussées.
4Long écueil sous-marin. La chaussée de Sein. La Chaussée des Géants : colonnes basaltiques dont les sommets évoquent un pavement.

chaussée nom féminin (latin populaire calciata via, peut-être du latin classique calx, chaux) Partie d'une route aménagée pour la circulation. Levée, dans un lieu bas, pour servir de chemin. Élévation de terre pour retenir l'eau d'une rivière, d'un étang. Banc de rochers allongé, immergé à faible profondeur. ● chaussée (homonymes) nom féminin (latin populaire calciata via, peut-être du latin classique calx, chaux) chaussé nom masculin chausser verbechaussée (synonymes) nom féminin (latin populaire calciata via, peut-être du latin classique calx, chaux) Élévation de terre pour retenir l'eau d'une rivière, d'un étang.
Synonymes :
- levée

chaussée
n. f.
d1./d Partie d'une route aménagée pour la circulation. Chaussée glissante par temps de pluie.
d2./d Levée de terre servant à retenir l'eau d'un étang, d'une rivière, etc., ou utilisée comme chemin de passage dans les lieux marécageux.

⇒CHAUSSÉE, subst. fém.
A.— TRAV. PUBL.
1. Partie, souvent bombée par opposition aux bas-côtés, d'une route, et par extension d'une rue réservée à la circulation des véhicules :
1. — Docteur, voulez-vous me dire pourquoi je boite depuis dix minutes?
— Mais, mon ami, parce que depuis dix minutes vous marchez une jambe sur la chaussée et l'autre sur le trottoir.
RENARD, Journal, 1895, p. 301.
P. métaph. :
2. L'observation morale, mêlée à l'appréciation littéraire n'est pas tenue de suivre, d'une marche inflexible, la chaussée romaine de l'histoire.
SAINTE-BEUVE, Premiers lundis, t. 2, 1869, p. 299.
2. Levée de terre pour retenir l'eau d'une rivière ou d'un étang et pouvant servir de chemin de passage. Des gens venaient, par le chemin dû qui suit la chaussée de l'étang (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 31) :
3. En moins de dix minutes nous atteignîmes le galet, et nous arrivâmes à la chaussée qui joignait l'île de M. de Biharel à la terre.
H. MALOT, Romain Kalbris, 1869, p. 36.
B.— GÉOGRAPHIE
1. Écueil sous-marin dépassant de peu la surface des eaux. Chaussée de Sein.
2. Colonnes basaltiques. Ces prismes, (...), forment (...), les chaussées des géants de divers pays (A. DE LAPPARENT, Abr. de géol., 1886, p. 122).
C.— HORLOG. Pièce d'une montre qui porte les aiguilles des minutes :
4. [dans les montres] Sur le prolongement de la roue de grande moyenne exécutant un tour par heure, on fixe sous le cadran un deuxième pignon appelé la chaussée.
J. ANDRADE, Horlog. et chronométrie, 1924, p. 143.
Rem. Pour les composés rez-chaussée, rez-de-chaussée, cf. rez; pour ponts et chaussées, cf. pont.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. chausser. Étymol. et Hist. 1. Ca 1155 chauciee « route » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 2610); 2. 1309 chaucie « élévation de terre faite dans un lieu bas ou un cours d'eau, destinée à servir de chemin » (JOINVILLE, Histoire de Saint Louis, éd. N. de Wailly, XLI, 192, p. 81); 4e quart du XIVe s. cauchie « talus servant de chemin » (FROISSART, Chroniques, éd. G. T. Diller, CXXII, 19, p. 438); 3. XVIIIe s. Ponts et chaussées (SAINT-SIMON, 399, 205 ds LITTRÉ); 4. 1752 terme d'horlog. (Trév.). Du lat. vulg. calciata [via] (959 adj., 946 subst. ds GMLC) d'orig. controversée dans la mesure où calciata peut être dér. du lat. calx « chaux » ou de son homon. calx « talon ». Une dér. de calx « chaux » avancée par DIEZ5, p. 79, FEW t. 2, p. 109b est considérée comme possible par H.-J. NIEDEREHE, Strasse und Weg in der Galloromanischen Toponomastik, 1967, pp. 146-180 qui s'appuyant sur les remarques de l'archéologue A. Grenier observe que le mortier de chaux ayant été utilisé par les Romains pour certaines substructions de routes notamment en terrain marécageux, le terme (via) calciata a pu après avoir désigné les chaussées construites selon ce procédé être étendu à toutes sortes de chaussées; il semble que ds WACE, supra, chauz désigne une espèce de mortier à base de chaux (v. aussi les ex. cités par Aebischer ds Rev. intern. d'onom., t. 5, 1953, pp. 1-7). Une dér. de calx « talon » avancée par Rönsch ds Z. rom. Philol., t. 1, 1877, pp. 417-418 (à travers un lat. vulg. calcia [Ve s. d'apr. Baldinger ds Festschrift Rohlfs, 1968, p. 95] synon. de calx « talon », v. CGL II, 358, 41 la chaussée étant une voie pressée, foulée) reprise par Aebischer ds R. Filol. esp., t. 35, pp. 8-28 qui s'appuyant sur un document catalan de 988 (via calciata... saxonum fragminibus conculcata; v. aussi GMLC) définit calciata par « route formée de morceaux de pierres tassés », est moins probable. Il en va de même pour l'hyp. de Dauzat ds Fr. mod., t. 9, pp. 41-45 qui remarquant que fréquemment surélevées, les voies romaines formaient des sortes de digues dans les zones marécageuses, avait proposé (via) calciata « chemin chaussé » (comme on chausse les pommes de terre en amoncelant de la terre autour du pied), de calceus « chaussure ». Fréq. abs. littér. :1 132. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 460, b) 2 246; XXe s. : a) 1 420, b) 1 510. Bbg. AEBISCHER (P.). L'Étymol. du fr. chaussée. R. intern. Onom. 1953, t. 5, pp. 1-7; une possibilité nouvelle concernant l'orig. du fr. chaussée. Revista de Filologia Española. 1951, t. 35, pp. 8-28. — DAUZAT (A.). Notes étymol. Fr. mod. 1941, t. 9, pp. 41-45. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 236. — FOURNIER (P. F.). L'orig. du mot chaussée. B. de philol. et d'hist. 1960/61, t. 1, pp. 41-53. — RIBARD (J.). Chaussée et chemin ferré. Romania. 1971, t. 92, pp. 262-266. — SINDOU (R.). R. intern. Onom. 1963, t. 15, p. 73. — VANNERUS (J.). Calciata et calcipetra. B. du Cange. 1943-44, t. 18, pp. 5-24.

chaussée [ʃose] n. f.
ÉTYM. V. 1135, chauciee; var. cauchie, chaucie au XIVe; du lat. vulg. calciata (via) « route (via) », soit « couverte d'un mortier de chaux (calx) », soit « foulée par le talon (calx) ».
1 Partie principale et médiane d'une voie publique. Route, rue (→ Macadam, cit. 1). || La chaussée et les bas-côtés d'une route, et les trottoirs d'une rue. || Chaussée bombée, relevée. || Chaussée en déclive. || Chaussée empierrée, pavée, goudronnée, asphaltée. || L'asphalte, le macadam de la chaussée. || Chaussée empierrée recouverte de ciment ( Macadam-ciment). || Les couches (ou assises) d'une chaussée. || Les bandes d'une chaussée; les lignes blanches d'une chaussée signalisée. || Chaussée défoncée, déformée, effondrée, ravinée. || Chaussée lisse, glissante. || Paver, dépaver, refaire la chaussée. || La nivelette permet de niveler les chaussées. || Déblayer avec un chasse-neige une chaussée enneigée. || Chaussée bordée de ruisseaux, de fossés. || Une chaussée romaine, gallo-romaine. Voie.
1 Ils occupaient la chaussée et les trottoirs, laissant à peine le passage aux voitures.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, XVI, p. 169.
2 Johnson lâche le vieillard et s'éloigne d'un pas vif, pour se mettre bientôt à courir, poursuivi par les cris du Chinois, debout au milieu de la chaussée (…)
A. Robbe-Grillet, la Maison de rendez-vous, p. 90.
Loc. Les Ponts et Chaussées. Pont.
2 (1309, chaucie). Techn. Élévation de terre servant à retenir l'eau d'un cours d'eau, d'un étang, etc., et pouvant servir de voie de passage. Digue, levée, remblai, talus. || Chaussée d'étang, chaussée de retenue. || Chaussée dans un marais, un marécage, un pré inondable. || Chaussée sur maçonnerie, sur pilotis. || « La chaussée qui joignait l'île (…) à la terre » (H. Malot, in T. L. F.).
3 Géogr. (cour. dans des noms propres). Écueil sous-marin de forme allongée, affleurant l'eau. || La chaussée de Sein.
Loc. (1886). Chaussée des Géants : ensemble de colonnes basaltiques (d'abord en Irlande du Nord, dans le comté d'Antrim), dont le sommet évoque un gigantesque pavement. aussi Orgue (orgues basaltiques).
4 (1752). Techn. Pièce (pignon) d'une montre portant l'aiguille des minutes. || Chaussée lanternée, ajustée à friction sur l'axe.
COMP. Rez-de-chaussée.
HOM. Formes du v. chausser.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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